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La production traditionnelle de dessins animés

La prise de vue réelle, et le film d’animation sont deux processus assez semblables.
Ils débutent au même stade : une histoire racontée sous forme de script.

A partir du script, le réalisateur découpe l’action en une suite de scènes à filmer.

En animation, le coût des dessins rend les méthodes de la prise de vue réelle impraticable.
En contrepartie, les personnages n’étant plus soumis aux lois de la physique, toutes les « folies » sont possibles.
Pour respecter les normes édictées par la production,
un film d’animation doit surtout être préparé avant d’être filmé.

La production de film d’animation peut être découpée en deux grandes phases :
  • une phase de conception cinématographique et graphique.
  • une phase de fabrication des images (l’animation proprement dite).

Recherches

La réalisation commence par l’établissement d’une bible.
Celle-ci définit les renseignements et règles de base à l’usage des scénaristes.
Elle les informe du thème général, des lieux, des personnages, de leur motivation et leur comportement.
Cette bible doit contenir l’ensemble des informations que le producteur veut transmettre aux scénaristes afin de garantir l’uniformité du style.
Elle s’accompagne de premières esquisses de recherche graphique pour les personnages, accessoires et lieux.

Recherches graphiques

Ces recherches graphiques serviront de références artistiques, permettant de définir le style et l’esprit graphique de la production.
Ces informations serviront souvent de matériaux de base aux scénaristes ( la définition graphique d’un personnage est souvent indicatrice de sa psychologie).

Recherches lieux

Création de dessins d’artiste cherchant à définir les divers lieux d’une production, a partir desquels seront définis ultérieurement les décors.

Recherches graphiques personnages ou character/props design
Travail de recherche sur les modèles (personnages, accessoires, costumes et véhicules…).
Création de dessins d’artiste permettant de mieux cerner les personnages.
On cherche à définir l’allure, les attitudes et poses caractéristiques des différents personnages.
C’est également ici que sont définis les modèles généraux, qui ne sont rien d’autre que des « guide lines » de production d’autres modèles,
et définissent le style graphique de la série.
Recherches couleurs modèles

Les couleurs principales des personnages fondamentaux sont définies.
Ces informations seront ensuite reprises et complétées à l’étape de model-sheet.

Recherches couleurs décor

Définition des ambiances couleurs générales des lieux les plus importants de la série.
Cette étape se situe généralement après la recherche couleurs personnages, celle-ci servant alors de base de comparaison.

Conception

La phase de conception se situe tant au niveau de la série (travail sur les modèles permanents) que de chaque épisode (complétion des modèles permanents, traitements des modèles additionnels ).

Script

Le script établit les bases de chaque épisode. Il définit le lieu, l’action, les personnages, les dialogues et des indications pour l’emploi de la caméra.
Le script s’appuie sur la principalement sur la bible et sur les résultats de la recherche qui par ses dessins a déjà brossé un portrait psychologique des personnages.

Création des model sheets (feuilles de modèles).

Cette étape complète et finalise les diverses étapes de recherches sur les personnages et accessoires.
Tous les dessins serviront de références artistiques.
Pour chaque personnage :
  • Des illustrations en pied, vu de face, profil, trois-quarts et dos, des gros plans de son visage.
  • Sa construction géométrique.
  • Échelle et comparaisons de tailles avec les autres protagonistes.
  • Ses costumes et accessoires en détails.
  • Ses expressions standards.
  • Plusieurs positions de bouches.
  • Nuancier couleur du modèle.

Banque d’animations préliminaires

A partir du model-sheet, constitution à l’avance de la banque d’animation.
Le but est de prévoir un ensemble d’animations, ou de dessins clés réutilisables : marches des personnages principaux par exemple.

Storyboard

Première description graphique, en quelque vignettes par plan, de la continuité narrative de l’épisode, le storyboard définit la structure du film, la composition de chaque plan, le rythme des événements. Il est constitué d’une succession de dessins et de descriptions écrites qui définissent la continuité du film. Selon les studios, un story peut être plus ou moins poussé dans son graphisme : de la simple esquisse schématique au dessin élaboré.

A l’origine (dans les studios Walt Disney) les storyboard étaient une série de dessins épinglés sur un mur ou sur un panneau de liège (d’où le nom de storyboard). Vus en séquence, ces dessins tracent les grandes lignes du film. Aujourd’hui, la plupart des storyboards sont dessinés sur des feuilles de papier agrafées ensemble en cahier.
Les indications de décor, et de mouvements de caméras sont fréquemment dessinés indépendamment de l’action afin de ne pas surcharger la représentation graphique. Des informations textuelles, issues du script, sont reportées sous les vignettes notamment les dialogues, les ambiances et les commentaires sur l’action (entrés de champs…). Ceci rend le story-board auto-suffisant comme document de référence ainsi que la consultation du script inutile en phase de fabrication (dès le layout).

Détection son

A partir d’un enregistrement des dialogues du script, elle a pour but de générer une première version de feuille d’exposition comprenant une transcription phonétique des dialogues et les codes bouches associés.
La détection peut s’effectuer de deux façons différentes.

Son témoin :

c’est le cas le plus courant, un premier enregistrement est effectué pour avoir une idée relativement précise de la durée des plans. Le son définitif est effectué en post-production.

Son définitif :

ce cas se présente parfois, soit comme option globale de fabrication, soit dans certains cas particulier où l’animation est liée à la bande son (séquence musicale).

breakdown

Cette étape consiste à figer le découpage en plans. Son résultat consiste en une première version de feuille d’exposition de durée déterminée (durée du plan), et récupérant les transcriptions phonétiques et les codes bouches issus de la détection son.

Ces trois étapes de détection, breakdown et story interagissent fréquemment au cour du processus.

Layout

L’étape du layout va transformer une image simple en une mise en scène 3D (calques ou couches).
Il va dissocier les plans du story-board en éléments indépendants : décors, personnages, éléments fixes…

Dépouillement story

C’est la dernière étape impliquant absolument une vision globale du story-board.
Chaque plan est étudié en relation avec sa continuité.

On y note les impératifs techniques qui en découlent :
  • réutilisation de décor.
  • raccord d’animations ou d’ambiances entre plans non consécutifs.
  • séparation des animations en niveaux.
  • ultimes détection de possibles erreurs ou oublis story.
Détection d’un éventuel « fil à fil » (entre fil) :

Réutilisation globale d’un plan précédent sans aucune modification.
Cette récupération totale est généralement traitée au montage.

Layout décor

A partir des indications du story et des recherches sur les lieux, mise en place des éléments essentiels du décor.

Layout Cadres

Il définit les mouvements de camera (et les mouvements de table en traditionnel), les dimensions successives des cadres et leur position par rapport au décor. Le layout cadres définit la position du cadre caméra par rapport au décor et à l’animation, et les variations de dimensions et de position de ce cadre.

Layout Anim

Il est constitue d’autant de dessins qu’il faut pour décrire l’action des personnages dans le plan (POSING).

Dessins des positions et expressions essentielles des personnages :
  • Dessins des personnages en début et en fin de plan (extrêmes).
  • Positions intermédiaires essentielles.
  • Expressions importantes des personnages.
  • Dessins de début et de fin d’un mouvement particulier.

Timing (Feuille d’exposition)

Durée (en seconde ou en nombre d’images) à prévoir entre les différentes actions composant le plan.

L’ensemble de ces documents sera réuni dans une chemise de fabrication.
Cette chemise suivra tous les stades ultérieurs de fabrication et, en fin de circuit contiendra tous les documents nécessaires au tournage du plan.

Fabrication (décor & animation)

Elle peut se subdiviser en deux processus (décors et animations) se déroulant en parallèle et débouchant sur le tournage final.

Décors

Les décors seront réalisés séparément par des spécialistes à partir des indications définies au niveau du layout décor.
A la différence de l’animation, gouachée par simple à-plats sur les cellos, les décors sont souvent réalisés sur papier Canson, et bénéficient d’une mise en couleurs beaucoup plus raffinée.

Animation

L’animation consiste à créer l’illusion d’un mouvement par la prise de vue image par image de dessins ou de scènes différentes.
Le travail de fabrication de ces images peut lui même se subdiviser en plusieurs phases.

Animation

Partant des dessins mis en place au layout (posing), l’animateur met en place le mouvement en fournissant un certain nombre de dessins clefs, et en indiquant le nombre de dessins intermédiaires et leur cadence. Il travaille au « rough » (crayonné) en indiquant les lignes de construction et l’attitude générale des personnages. Son assistant sera chargé de reprendre ces dessins clef pour les exécuter au propre.

Intervallage

Les intervallistes, en partant de ces dessins et en fonction de la cadence fixée par l’animateur, vont dessiner tous les intermédiaires
nécessaires pour obtenir les dessins nécessaires à la prise de vue.

Traçage ou encrage

Avant d’être reporté sur cellulo, les dessins d’animation doivent être propres. Il est donc parfois nécessaire de les reprendre pour faire disparaître d’éventuelles taches ou traits mal effacés ou au contraire pour bien marquer les traits.

Gouachage

Il consiste à mettre en couleur les différents personnages ou autres sujets animés de façon à les rendre opaques afin de pouvoir les filmer.
De façon traditionnelle, le gouachage est effectué au pinceau sur l’envers des cellulos, afin que la peinture n’empiète pas sur les traits d’animation.

Tournage

La prise de vue permet, par composition de l’ensemble des dessins d’animation avec les autres éléments de décor (décors, underlays « arrière plan », overlays « premier plan », …) de former l’image définitive telle qu’elle a été définie au layout.
De façon traditionnelle, la prise de vue s’effectue à l’aide d’une caméra d’animation montée sur un banc-titre.

En cinéma professionnel 16 mm ou 35 mm, le banc-titre ou banc d’animation est constitué d’une ou 2 colonnes supportant une caméra fonctionnant image par image. Cette caméra se déplace sur la ou les colonnes pour effectuer un travelling vers une table où sont fixés des dessins ou document plats. Pour faire un panoramique, ce sont les dessins ou éléments qui se déplacent : le plateau de la table peut coulisser d’Est en Ouest et de Nord vers le Sud, ce plateau peut effectuer aussi une rotation.

Dans le banc-titre Giraud, le support de caméra circule sur rails, ce qui lui assure une grande précision (croquis). Le porte document est monté sur un pantographe commandé par un système électronique.

L’arrivée des ordinateurs semble avoir beaucoup ralenti la fabrication et l’utilisation du banc-titre traditionnel.

Montage

Les différents plans filmés sont finalement montés dans l’ordre défini par le storyboard, en synchronisme avec la bande son.